-Les troubles musculo squelettiques TMS sont la première cause des accidents de travail et des maladies professionnelles à l’hôpital. C’est la raison pour laquelle depuis plus de dix ans l’hôpital La Musse est fortement engagé dans une démarche active de prévention du risque de TMS. Cette démarche repose sur l’identification de ce risque dans le document unique d’évaluation des risques professionnels, sur la mise en place d’une cellule composée de cinq référents TMS qui aident et conseillent l’employeur, sur la mise en place d’actions de sensibilisation, de formation et d’information des salariés et sur la mise en place d’actions visant à équiper les unités de travail de matériel pouvant aider les professionnels dans leurs actes de manutention quotidiens.
Les fonctionnalités du lit
-Les fonctionnalités du lit électrique sont bien évidemment utilisées au quotidien par tous les soignants, pour la réalisation des soins en adoptant une gestuelle ergonomique. Cependant, certaines fonctions restent sous utilisées et nous allons voir trois exemples qui permettent, d’une part, aux soignants d’éviter des manutentions en force et d’autre part, de solliciter le patient dans ses capacités fonctionnelles. Ces trois fonctions sont la plicature, la fonction redressement du dossier et la fonction élévation/abaissement du lit. Le premier exemple : la fonction plicature. Bien souvent, pour installer le patient pour le repas, par exemple, on redresse le dossier. Ainsi le patient va inévitablement glisser au fond du lit et le soignant aura besoin de ré-intervenir pour rehausser le patient dans le lit, le recentrer. Nous allons donc utiliser la fonction plicature qui permet en même temps d’utiliser le redressement du dossier et la flexion des membres inférieurs. Le contre-appui réalisé sous les cuisses, de manière que le bassin soit stabilisé et reste en place dans le lit. La fonction plicature, ainsi, a permis au patient de rester en place, centré dans le lit, d’éviter un nouveau glissement vers le fond du lit et de ré-intervenir pour le soignant pour faire une manutention de rehaussement. Nous allons maintenant voir la fonction redressement du dossier. Dominique est capable de maintenir une position assise au lit, mais il est en difficulté pour réaliser ce déplacement. Voilà, je vous rabaisse un petit peu le dossier Dominique et puis vous allez venir vous installer sur le côté en pliant les jambes. Voilà, voilà, vous allez venir sur le côté, très bien. Je vais redresser le dossier et en même temps vous allez pousser sur vos bras et moi je vais glisser vos jambes en dehors du dit. Ça va ? Pas de vertige ?
-Non, non ça va.
-Très bien. Ainsi j’ai pu réaliser…, aider monsieur à s’asseoir au bord du lit, je n’ai fait aucun port de charge, j’ai glissé les jambes en dehors du lit et monsieur a pivoté sur le bassin. Donc, Dominique est capable de se tenir debout, mais l’effort pour se redresser reste très difficile. Vous me dites, Dominique, quand vos pieds posent bien au sol.
-C’est bon. Approchez-vous un petit peu du bord du lit, en marche aussière, très bien. Prenez appui sur le lit ou sur votre cuisse, comme vous voulez. Je mets ma main en canne et nous allons utiliser la fonction élévation du lit de manière à aider Dominique à se redresser. Voilà, vous regardez devant vous, très bien. Voilà, poussez un peu sur vos jambes aussi entre deux. Voilà, redressez-vous. Le lit est la première technique disponible pour chacun des patients. Les fonctionnalités du lit se substituent à des manutentions en force à l’origine de nombreux TMS et le patient a pu m’aider en utilisant ses capacités fonctionnelles.
-Cette démarche de prévention du risque TMS repose également sur des actions innovantes de prévention comme l’organisation, par exemple, depuis plus de quatre ans de séances d’activité physique sur le lieu de travail. Ces actions ont pu être mises en place grâce au soutien de l’agence régionale de santé de Haute-Normandie, qui dans le cadre de contrats locaux d’amélioration des conditions de travail à cofinancer plusieurs de ces mesures. Et c’est d’ailleurs dans le cadre de ses actions innovantes que les acteurs de la prévention du risque TMS à l’hôpital La Musse, à savoir le médecin du travail, les membres du CHSCT, les référents TMS, conjointement avec la direction des ressources humaines ont eu l’idée de la réalisation d’un outil de communication pédagogique, ludique, présentant tout ce matériel, toutes ces aides techniques mises à la disposition des salariés et de le faire sous forme d’un film. Ce film est destiné à tous les professionnels de l’hôpital et notamment les nouveaux embauchés. Il a pour ambition de les convaincre de l’impérieuse nécessité d’utiliser tout ce matériel, toutes ces aides techniques mises à disposition, tant pour les protéger eux-mêmes tout au long de leur parcours professionnel que pour protéger le patient pris en charge.
La sangle de rehaussement
-La technique que je vais vous présenter s’appelle la sangle de rehaussement, elle permet de rehausser un patient qui a glissé au bas du lit. Elle s’adresse à un patient qui est en capacité d’aider à la manœuvre. Elle se compose d’un coussin mobile qui glisse sur une sangle de vinyle et qui a à chaque extrémité une boucle. Donc madame, bonjour, je viens vous réinstaller dans le lit pour prendre le petit déjeuner. Donc pour ça je vais utiliser la sangle de rehaussement. Elle se fixe sur un point d’ancrage qui pourrait être la tête du lit ou le pied de la potence, on va venir passer la sangle autour de ce point fixe et on va venir insérer une extrémité dans une des boucles et on va passer le coussin y compris dans cette boucle pour faire un point fixe. Je vais vous demander de plier les jambes, je vais passer le coussin au niveau des ischions. Auparavant, je vais baisser la tête du lit pour que la patiente soit à plat. Je remonterai le lit à la hauteur de mon bassin. À savoir que la sangle de rehaussement peut être optimisée par l’usage du drap glisse ou de la fonction déclive du lit, si elle est disponible. Je vais dégager un petit peu l’oreiller, vous allez m’aider pour refaire la manœuvre ?
-Oui !
-Vous allez venir saisir la potence en dirigeant les doigts vers vous et quand je vous le demanderai vous regarderez vos jambes et vous appuierez sur vos jambes. Moi, je vais attraper la poignée de la sangle et je vais accompagner le mouvement en faisant un transfert d’appui sur mes jambes en gardant le dos droit. Vous êtes prête ?
-Oui.
-Donc vous tirerez sur votre main, vous poussez sur les sur les jambes et vous lèverez un petit peu la tête. 1, 2, 3, voilà, impeccable. Ça a été ?
-Oui.
-Donc ensuite on retire la sangle, je termine l’installation de mon patient en utilisant la fonction plicature du lit pour éviter que le patient glisse à nouveau et on évite une manutention supplémentaire. Voilà, vous êtes bien installée ?
-Oui.
-En conclusion, la sangle permet de ne pas avoir à porter le patient. Elle reste auprès du patient tant que nécessaire. En sollicitant sa participation cela permet de stimuler ses capacités fonctionnelles et motrices. L’usage de la sangle de rehaussement se fait en présence que d’un seul soignant.
Le drap de glisse avec un soignant
-Le médecin du travail joue un rôle multiple dans la prévention des troubles musculo-squelettiques en milieu de travail. En milieu de soins, avec la prévention du risque biologique, la prévention des troubles musculo-squelettiques est un enjeu majeur de santé au travail. Sur le champ de la prévention des troubles musculo-squelettiques, la connaissance du médecin du travail est sollicitée sur trois points :
- sa connaissance en physiopathologie humaine,
- en psychopathologie du travail
- et sa connaissance sur les moyens techniques de prévention des troubles musculo-squelettiques.
-Dominique vous avez glissé dans le lit et vous ne parvenez pas à vous ré-installer tout seul.
-Du tout.
-Nous allons utiliser le drap de glisse pour vous rehausser. Le drap de glisse est un morceau de tissu, une pièce de tissu synthétique tubulaire dont les deux surfaces intérieures glissent l’une sur l’autre. Comme son nom l’indique, le drap glisse va me permettre de faire glisser le poids du patient et non de le soulever ni de le porter. Nous allons l’installer. J’abaisse la tête de lit, voilà. Vous allez venir vers moi sur le côté, pliez votre jambe, voilà, n’ayez pas peur. J’installe le drap de glisse du bassin jusqu’à la tête. Revenez sur le dos, très bien. Je récupère le drap de glisse, voilà. Vous pouvez pousser un peu sur les pieds.
Un petit peu.
-D’accord. Et vous tractez sur la potence, prenez dans un sens et dans l’autre et dans le sens du mouvement, très bien. Je place une main en cuillère au niveau des ischions, une main au niveau des épaules, je vais accompagner le mouvement par un report d’appui en fente latérale et puis à mon signal vous allez tracter sur la potence et moi j’accompagne le mouvement en faisant une fente latérale et un report d’appui. 1, 2, 3, parfait. Je vais retirer le drap de glisse en passant sous les genoux, l’accès est plus facile, je passe par l’intérieur et je réinstalle votre oreiller. Ça va ?
-Très bien.
-Si je n’ai pas de contre-indication, j’utilise la fonction plicature qui va permettre à monsieur de rester installé et d’éviter de réintervenir par la suite. Ça vous convient comme ça ?
-Impeccable !
-Très bien. Le drap de glisse m’a donc permis de rehausser monsieur toute seule dans son lit sans aucun effort de soulèvement ni de porté qui sont à l’origine de nombreux TMS du dos, des épaules, notamment des poignets lors du port de l’alèze, le syndrome du canal carpien. Le drap de glisse reste en place auprès du patient tout au long de son séjour, fin tant qu’il en a besoin et le patient peut participer au maximum de ses capacités en tractant sur la potence en poussant sur les pieds. Je peux optimiser l’utilisation du drap glisse par la sangle de rehaussement et la déclive du lit.
-Le médecin du travail a d’abord un rôle diagnostic, avec l’infirmière je vais confirmer les lésions du salarié ses atteintes à la santé qui peuvent être en lien avec ses conditions de travail. J’ai ainsi un rôle d’alerte auprès de l’employeur pour lui signaler des situations ou des conditions de travail susceptibles d’avoir une atteinte à la santé des salariés. Mais le rôle du médecin du travail ne se limite pas à constater des maladies, il a aussi un rôle en prévention primaire. Avec l’équipe de préventeurs de l’ami santé au travail nous pouvons conseiller l’employeur et les salariés sur les conditions de travail et les moyens de prévenir les troubles musculo-squelettiques. Ainsi au cours du CHSCT je peux donner mon avis sur des projets de modifications mais aussi sur les études réalisées par les membres du CHSCT concernant les troubles musculo-squelettiques. La prévention des troubles musculo-squelettiques passe par un travail collectif qui nécessite un travail de partenariat en confiance avec l’employeur, les salariés, le CHSCT, le médecin du travail et son équipe de l’ami santé au travail. »
Le drap de glisse avec deux soignants
-L’aide technique que je vais vous présenter s’appelle le drap de glisse, il permet de rehausser un patient qui a glissé au bas du lit. Le drap de glisse est une pièce de tissu synthétique qui est fermé en forme de boucle et dont les deux surfaces internes glissent l’une sur l’autre. Dans le cas présent nous allons utiliser le drap de glisse chez un patient qui est complètement dépendant et qui est difficile à mobiliser car douloureux. Le drap glisse restera attribué à ce patient tant que nécessaire. Donc dans un premier temps nous allons baisser la tête du lit, nous allons réinstaller l’oreiller sous les épaules, puis je vais plier le drap de glisse en deux et nous allons venir insérer la partie pliée sous l’oreiller, surtout pas trop loin, juste à la racine des épaules. Je vais attraper la partie inférieure du drap de glisse que je vais tourner vers le matelas. Ça va ?
-Ça va.
-Pas douloureux ?
-Non.
-Et nous allons tirer sur les poignées pour le glisser jusqu’au niveau du bassin en coordination avec ma collègue. 1, 2, 3. Ensuite nous allons passer une main en cuillère sous les omoplates, une main en cuillère sous les ischions. Ça va pour le moment ?
-Ça va.
-Et nous allons faire un transfert d’appui sur nos jambes en remontant en coordination avec ma collègue. T’es prête ?
-Prête. 1, 2, 3.
-Ça va ?
-Très bien.
-Pour retirer le drap de glisse je vais passer mon bras à l’intérieur du drap glisse au niveau de la tête, c’est là où il y aura moins de poids. J’attraperai la partie inférieure que je vais retirer en la faisant glisser en diagonale vers moi. Enfin, pour terminer l’installation du patient nous allons utiliser la plicature du lit de façon à fixer sa position et à éviter qu’il reglisse dans le lit, ce qui évitera une manutention supplémentaire.
En conclusion, le drap de glisse me permet de ne pas avoir à porter le patient. L’installation et le retrait du drap de glisse se fait sans avoir à mobiliser le patient quel que soit son degré de dépendance. Le drap de glisse reste attribué au patient tant que nécessaire.
La planche de transfert
-Dans le code du travail il est dit qu’il faut adapter le travail à l’homme en particulier en ce qui concerne la conception des postes de travail le choix des équipements et les méthodes de travail. Le CHSCT a pour mission générale de contribuer à la protection de la santé et de la sécurité des salariés ainsi qu’à l’amélioration des conditions de travail. Pour mener à bien cette mission et être force de proposition, nous réalisons des études de postes et effectuant des enquêtes auprès des salariés. Nous travaillons aussi en collaboration avec le médecin du travail sur les questions relatives à la santé comme le stress, les TMS, les effets d’un produit chimique.
-Dominique vous devez venir vous asseoir sur votre fauteuil. Donc Dominique n’a pas la possibilité de se mettre en charge au niveau des membres inférieurs par contre il a suffisamment de tonus au niveau du tronc pour maintenir une position assise stable au bord du lit et les membres supérieurs sont valides. Nous allons donc utiliser une planche de transfert, c’est une planche rigide un côté glissant un côté antidérapant. Elle peut se présenter sous différentes formes, de toute façon le poids maximal de l’utilisateur sera toujours indiqué dessus. Je vais expliquer au fur et à mesure à Dominique comment l’utilisez. Vous allez venir prendre appui ici, vous penchez de ce côté et moi j’insère la planche sous la fesse, l’autre côté repose sur le fauteuil. En surélevant légèrement le plan de départ, c’est-à-dire le lit, par rapport au fauteuil on va favoriser le glissement. Je vais accompagner Dominique en poussant au niveau du bassin, en le guidant, vous prendrez appui ensuite sur l’accoudoir. Voilà, tranquillement. Voilà, prenez votre temps, très bien. Penchez-vous sur le côté et on retire la planche. Voilà, ainsi avec la planche Dominique a pu se déplacer quasiment seul en plusieurs étapes, en respectant son rythme, je l’ai accompagné en adoptant une attitude ergonomique, sans porter ni soulever.
Le guidon de transfert déplaçant
-Dans les établissements de santé de Haute-Normandie les premières causes de maladies professionnelles sont les maladies du rachis, les hernies discales et les accidents du travail, les efforts de soulèvement et la manutention. Ces troubles musculo-squelettiques TMS sont des pathologies qui touchent les tissus entourant nos articulations. Ces troubles démarrent insidieusement avec des petits signes auxquels on ne prête pas forcément attention et qu’on relit difficilement à notre situation de travail comme des fourmillements, des douleurs nocturnes. Ces troubles sont liés à des sollicitations excessives de ces tissus et aggravés dans les situations de stress. Au départ ils sont réversibles, au fur et à mesure les sollicitations se répétant, des lésions se constituer comme des compressions nerveuses, des inflammations des tendons, des atteintes musculaires, des dégénérescences articulaires. Au fur et à mesure du temps, ces TMS entraîneront des pertes de capacité très handicapante dans notre vie professionnelle comme dans notre vie quotidienne.
– La technique que je vais vous présenter s’appelle le guidon de transfert déplaçant ou return. Il en existe plusieurs sortes. Il permet de déplacer un patient debout, sur une petite distance. Il permet également en toute sécurité et avec un certain confort de réaliser un acte de soin tel que le change ou la mise sur les toilettes. Il s’adresse à un patient qui a l’appui sur au moins un des membres inférieurs, qui a la capacité de ce tracter sur les membres supérieurs pour se redresser, qui a un minimum de tonus musculaire et d’équilibre mais qui est dans l’incapacité de marcher. Il se compose d’une plateforme roulante, d’un guidon, de deux contre-appuis réglables en hauteur pour les tibias et d’une ceinture de sécurité. Donc, madame je vais vous aider à vous déplacer jusqu’à votre fauteuil, donc vous allez bien poser vos pieds sur la plateforme roulante. Je mets les freins, je vais vous demander d’attraper le guidon de transfert à la hauteur qui vous convient et vous tracterez dessus pour vous redresser. Je peux aussi utiliser une fonctionnalité du lit qui est l’abaissement, le rehaussement du lit si la personne a du mal à l’impulsion pour se mettre debout. Donc vous je pense que vous avez la force pour redresser, allez-y. Je vais venir assurer la station debout avec la ceinture de sécurité pour éviter une éventuelle défaillance du patient. Vous vous sentez maintenue ?
-Oui.
-Je vais défaire les freins et je vais réaliser le déplacement en marche avant jusqu’au fauteuil et je ferais le pivot au dernier moment devant le fauteuil. Vous êtes en contact avec le fauteuil ?
-Oui.
-Je remets les freins, je défais la sangle de sécurité et je vais vous aider, je vous accompagne pour vous asseoir, allez-y.
Le guidon de transfert permet de déplacer un patient sur une petite distance debout, il permet également de réaliser avec un certain confort et en toute sécurité un acte de soin tel que le change ou la mise sur les toilettes. Il permet aussi en sollicitant la participation du patient de stimuler et de maintenir ses capacités fonctionnelles et motrices. Le guidon le transfert s’utilise avec un seul soignant.
Le verticalisateur électrique
-Le référent TMS ou PRAP, Prévention des Risques liés à l’Activité Physique professionnelle, est impliqué dans la démarche collective de prévention par son rôle de conseiller et de formateur. Pour participer à la maîtrise du risque et être acteur de la prévention, le salarié doit apprendre à repérer les risques de son métier et analyser sa situation de travail. L’utilisation de l’aide technique est un des moyens qui contribue à prévenir les risques qui sont encourus lors de la manutention manuelle. Le but étant ne pas porter mais faire glisser, rouler, pivoter et faire participer le patient. L’aide technique devient alors un outil de prévention et un outil de soin qui doit bénéficier au binôme soignant-soigné.
-Je dois aider Dominique à se déplacer et venir s’asseoir sur son fauteuil. Dominique n’a pas la possibilité de se mettre debout, il est capable de maintenir la position assise au lit, les membres supérieurs pourront participer un peu et je dois préserver ses capacités de mise en charge. Je vais donc utiliser le verticalisateur électrique. Le verticalisateur électrique se compose d’une base roulante, d’un bras de levage actionné par un vérin. L’assistance électrique va aider, va assister le patient à se redresser. Je vais donc l’installer. Auparavant, je lui ai positionné une sangle dorsale avec des coussinets axillaires, les bras restant à l’extérieur. Je rapproche le verticalisateur, j’installe les pieds sur la plateforme, il y un contre-appui talonné, un contre-appui tibial, j’accroche les sangles de couleur, je choisis la rouge, la dernière, la noire, est une sangle de sécurité on ne l’utilise jamais, et je vais actionner le levage. Dominique vous posez vos mains sur les poignées et on démarre le redressement. Ça va ?
-Ça va.
-Je ne recherche pas le redressement complet ni la position debout. Ça va ?
-Ça va.
-Et je n’ai pas bloqué les freins, c’est très important. L’outil s’adapte en fonction de manœuvre. Vous me dites Dominique lorsque vous sentez le fauteuil derrière vous.
C’est bon.
-C’est bon. Je ne bloque toujours pas les freins et j’actionne la descente. L’outil s’est adapté en fonction de la manipulation. Merci. Je réinstalle Dominique paré pour la journée. Vous êtes bien ?
-Très bien.
-J’enlève la sangle. Le verticalisateur électrique m’a donc permis de réaliser un transfert en toute sécurité en préservant les capacités de mise en charge de Dominique. Il pourrait me permettre aussi de réaliser un change de protection, par exemple, puisque le bas du corps et laissé libre. Et je peux aussi l’emmener dans une pièce exiguë, comme les wc par exemple.
La technique est choisie après évaluation de l’ensemble des capacités du patient et des incapacités. Elle sera adaptée en fonction de l’évolution. Il faut qu’elle soit expliquée et comprise par le patient afin d’être acceptée comme outil facilitateur. Ainsi dans une relation de confiance, le patient devient un acteur à part entière de son soin. L’aide technique doit aussi être acceptée par le soignant, en effet on peut avoir le sentiment que l’instrument créer une distance physique entre les deux partenaires et ainsi aller à l’encontre de notre conception du soin. Mais en limitant les risques et les contraintes physiques, le soignant sécurise son intervention, se préserve des risques de TMS et peut ainsi se consacrer uniquement à son soin. Une maîtrise de l’outil et une utilisation plus systématique vont générer un enchaînement positif qui sera favorable à la démarche de soin. Il faut vraiment prendre soin de nous pour prendre soin de l’autre.
Le lève-personne (du lit au fauteuil)
-La technique que je vais vous présenter s’appelle le lève-personne électrique. Il permet de réaliser le transfert du lit au fauteuil ou du fauteuil au lit. Il s’adresse à un patient qui présente une dépendance totale des fonctions motrices. Il s’utilise avec des sangles de transfert qui existent en plusieurs tailles, celle-ci sera adaptée en fonction du poids et de la taille de la personne. À noter aussi que le poids maximal de charge est noté sur l’appareil, 170 kg pour celui-ci. Linda nous venons de terminer les soins, je vais vous aider à vous installer dans le fauteuil. Je vais mettre en place la sangle sous la patiente, je vais vous basculer sur le côté, on vient vers moi. Je viens positionner la partie supérieure sur la patiente, je vous remets sur le dos, je vais venir passer les parties inférieures de la sangle sous les cuisses et je viendrai en sécurité croiser les attaches. Le vais présenter le lève-personne au-dessus de la patiente. Je vais venir attacher les accroches de couleur, pour ce cas on va utiliser les attaches vertes pour la partie supérieure et pour la partie inférieure je vais utiliser les attaches bleues. Les attaches qui se trouvent aux extrémités sont des attaches de sécurité. Afin que la manipulation soit plus confortable je vais asseoir la patiente dans le lit et ça évitera les à-coups. J’aurais au préalable basculé l’assise de mon fauteuil pour préparer l’arrivée dans le fauteuil. Donc je réalise la manœuvre proprement dite en levant le bras de levier et en abaissant la hauteur du lit. Ça va ?
-Oui !
-Pas trop malmenée ?
-Non ça va !
-Je vais venir présenter le lève-personne sur le côté du fauteuil de façon à améliorer le visuel d’approche sur le fauteuil. Ça va toujours ?
-Oui !
-Je vais accompagner la descente dans le fauteuil, je m’assure que le bassin est bien centré pour retirer la sangle, je vais défaire les attaches de la partie inférieure, je vais les dégager d’en dessous les cuisses mais je vais me servir du bras de levier du lève-personne pour retirer la sangle. Ça va ?
-Oui.
-Vous êtes bien installée ? Oui.
-Je terminerai l’installation de la patiente, je retire le lève-personne. En conclusion, le lève-personne électrique permet de ne pas avoir à porter le patient. Le confort et la sécurité obtenus par l’usage de ce matériel permet d’avoir une communication sereine et détendue avec le patient. L’usage du lève-personne s’utilise avec un seul soignant.
Le lève-personne du sol au lit
-Le lève-personne est un outil qui permet de relever un patient se trouvant au sol et dans l’incapacité de se relever seul. Pendant l’évaluation médicale, mon collègue est allé chercher un lève-personne, nous avons maintenant l’autorisation de le réinstaller au lit. Même à 2 on ne porte pas, on utilise une aide technique. Nous allons donc installer la sangle tel qu’on le fait quand la personne est au lit.
-Vous tournez sur le côté.
-Très bien.-
-On remet sur le dos ?
-Voilà. Nous plaçons à plat les sangles inférieures et nous les croisons pour la sécurité de monsieur. L’embase du lève-malade a été écartée et nous allons soulever les membres inférieurs, ce n’est pas très confortable monsieur mais ça ne dure pas trop longtemps.
-Ça va ? Vous n’avez pas mal ?
-Non
-Nous allons choisir les accroches d’une même couleur puisque la position de réception sera allongée aussi. Voilà, mon collègue va vous rehausser, je vous maintiens la tête. Vous dites comment vous vous sentez. Nous maintenons les membres inférieurs pour que ce soit plus confortable pour monsieur. Ça va à peu près ?
-Ça va.
-Le lève-personne a permis de déplacer monsieur du sol jusqu’au lit sans aucun effort de soulèvement, même à 2, même dans l’urgence on ne porte pas, on utilise une aide technique. La priorité est à la sécurité et au confort du binôme soignant-soigné.
Retranscription libre de la vidéo de La Renaissance Sanitaire