Voici un pétition lancée par les professionnels de santé qui prend encore tout son sens aujourd »hui. Nous avions relayé ici même le texte ci-dessous. Au regard de l’actualité, il est parfois utile de relire ce qui faisait l’actualité de la médecine il y a déjà 10 ans.
Pétition pour sauver la médecine générale
Au moment où la médecine générale va passer sous le contrôle des structures de l’Etat que sont les Agences Régionales de Santé, au delà de nos divergences, de nos sensibilités différentes, médecins généralistes, nous lançons un appel pour sauver la médecine générale.
Dans un contexte où les services offerts aux publics sont mis en péril, le travail de prévention et de soins de proximité exercé par les médecins généralistes est gravement menacé par :
- L’aggravation des difficultés d’accès aux soins liée à la multiplication des taxes qui frappent la maladie. La baisse de la prise en charge par l’Assurance maladie solidaire s’accompagne d’un transfert vers les mutuelles et assurances privées et d’une augmentation du reste à charge pour les patients.
- Or nous savons que nous ne pouvons exercer correctement notre métier de médecin généraliste sans une bonne protection sociale pour tous nos patients.
- La normalisation des pratiques professionnelles : la qualité des soins revendiquée par tous ne doit pas devenir un prétexte pour transformer notre exercice médical en mode d’emploi technique uniformisé et déshumanisé. Nous défendons des pratiques professionnelles qui sont adaptées aux réalités que nous rencontrons, nous refusons le diktat des protocoles soumis à la rentabilité économique.
- Notre liberté c’est de pouvoir construire avec nos patients un accompagnement pour leur permettre d’atteindre un « mieux être ». Nous n’exerçons pas nos choix en fonction des intérêts économiques des financeurs mais de la nécessité médicale. Nous avons besoin d’une formation et d’une information totalement indépendantes.
- Les contraintes administratives vexatoires qui s’abattent sur la profession. La non revalorisation et non-reconnaissance de notre travail, la marginalisation de nos missions de santé publique (cf. épidémie de grippe A), éloignent de plus en plus de jeunes médecins de la médecine générale, et ceux qui l’exercent souhaitent de plus en plus la quitter. Que sera demain l’offre de soins s’il n’y a plus de médecins généralistes ?
- Nous avons besoin de travail en concertation et en coordination, de changement dans nos conditions d’exercice, d’une évolution dans nos pratiques et dans nos modes de rémunération.
Plus les gouvernements affirment que le médecin généraliste est le pivot du système de santé plus celui ci est mal traité. Cela ne peut plus durer.
Nous lançons cet appel auprès de tous les médecins généralistes qui croient qu’il est encore possible de faire vivre une médecine générale au service de la population, dans un exercice reconnu et respecté, avec un accès aux soins facilité et solidaire.