Fortement aggravée par la crise sanitaire, la pénurie d’infirmière devient une problématique sérieuse. Le rapport publié par le CIMI a effectivement dressé un constat alarmant concernant la situation les effectifs des infirmiers dans le monde. Ce document a communiqué des informations inquiétantes sur les postes vacantes d’infirmières, les taux de volonté de départ et les taux de congé de maladie du personnel. Comme le directeur général du Conseil International des Infirmières l’a annoncé : « Il est temps de reconnaître qu’il s’agit d’une crise mondiale ».
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13 millions d’infirmières supplémentaires pour pallier la pénurie mondiale
En sachant que le monde recense environ 28 millions d’infirmières, la pénurie mondiale est estimée à 5,9 millions de soignantes. Celle-ci touche surtout les pays à faible revenu et les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure et elle est favorisée par l’effet croissant de la Covid-19 et par le vieillissement du personnel.
D’après le rapport du CIMI, une infirmière sur six va prendre sa retraite au cours de la prochaine décennie. Ce qui signifie qu’il faut former et recruter environ 4,7 millions d’infirmières pour les remplacer. Au total, il faut donc trouver jusqu’à 13 millions d’infirmières supplémentaires pour répondre à la demande actuelle en soins et pour pallier aux démissions massives ainsi qu’aux départs en retraite.
Un plan d’action proposé par le CIMI, le CII et le CGFNS
Les principaux facteurs qui entraînent une hausse du nombre d’infirmières qui quittent la profession sont les lourdes charges de travail, les ressources insuffisantes, le surmenage, la pression et le stress en rapport avec la riposte à la pandémie. C’est pour cela que le CIMI, le CII et le CGFNS ont songé à élaborer un plan d’action décennal concret.
Ces organisations ont réfléchi sur des solutions efficaces qui permettent de soutenir et de renforcer les infirmières, les personnels de santé et les personnels d’aide à la personne. D’où les propositions de faire vacciner les infirmières en priorité et d’assurer des niveaux de dotation en personnel sûrs.
Ces organisations soutiennent aussi l’idée de prévoir des rémunérations justes, de développer des systèmes nationaux de formation des infirmières et d’augmenter l’attrait des carrières d’infirmières aussi bien pour les femmes que pour les hommes.
Enfin, elles recommandent l’adhésion à des normes de recrutement international déontologiques et aussi la surveillance de la capacité des pays à atteindre l’autosuffisance afin de satisfaire leurs besoins en personnel infirmier.
Outre ces solutions avancées par le CIMI, le CII et le CGFNS, il faut également penser à freiner le tsunami migratoire, car c’est l’une des causes de l’inégalité d’accès aux soins de santé dans le monde.