Les accords du Ségur de la santé furent signés en juillet 2020 par le Premier Ministre, le ministre des Solidarités et de la santé et par une majorité d’organisations syndicales qui représentent les professions non-médicales et les personnels médicaux de l’hôpital public.
Ils consacrent 8,2 milliards d’euros par an pour la revalorisation des métiers des établissements de santé et des EHPAD. Puis, ils prévoient aussi 200 millions d’euros par an pour la revalorisation des gardes pour les internes, des indemnités de stage et émolument d’internat.
Malheureusement, ces mesures ne considèrent pas certains profils de soignants. La revalorisation salariale ne concerne pas les soignants des établissements médico-sociaux. D’où la fuite des infirmiers et des aides-soignants de ce secteur vers l’hôpital.
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Différentes structures et organisations du secteur social et médico-social connaissent effectivement ce problème de fuite de soignants. Non seulement elles doivent faire face à la pénurie d’infirmières et aux difficultés de recruter, mais elles doivent aussi trouver une solution efficace pour pallier le départ des infirmières vers les hôpitaux publics.
Comme précisés par la directrice générale adjointe de la FAS, Tiffany Thirole, les soignants du secteur sont mal payés par rapport aux soignants des hôpitaux publics. Et la raison de cela est simple, car les soignants des hôpitaux publics bénéficient de la revalorisation salariale prévue par le Ségur de l’été 2020. La différence entre leur rémunération peut atteindre les 500 euros par mois. Ce qui équivaut au prix du loyer de certaines infirmières du secteur médico-social.
Pour démontrer la gravité du problème, il y a lieu de soulever aussi l’explication du dirigeant des Papillons blancs du Pas-de-Calais, Laurent Caron. D’après lui, la revalorisation « Segur » a incité les soignants à fuir le secteur du médico-social pour aller vers l’hôpital public, vers des périphériques de l’hôpital, vers une EHPAD ou vers un établissement pour personnes handicapées liés à un hôpital.
Les postes les plus concernés sont ceux d’infirmière, d’aide-soignante et d’aide médico-psychologiques. Des postes que Laurent Caron définit comme « beaucoup plus difficiles à pourvoir que d’habitude » en raison de la faible rémunération dans le secteur du médico-social.
Outre Laurent Caron, le directeur général d’une association basée à Arras a également annoncé que le secteur connaît des départs francs de soignants, des départs motivés par la recherche d’une rémunération plus intéressante et d’un meilleur déroulement de carrière. Ce dernier a ajouté que : « des hôpitaux franciliens sont venus drainer ces professionnels ».